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Les contrôles antidopages



    Pour endiguer le dopage, le CIO a créé l' Agence Mondial Antidopage (AMA). Elle est responsable de la mise en place des contrôles antidopages a travers le monde pour stopper les tricheurs. Pour chaque produit, il existe un type d'analyse bien spécifique. Nous allons donc voir dans cette dernière partie les techniques utilisées pour les trois dopants que nous étudions.

L' EPO

    Le sang c'est du liquide composé surtout d'eau dans lequel surnagent des cellules (telles que les globules rouges, les leucocytes et les plaquettes) en proportion de 45% de cellules par rapport au liquide. Ce pourcentage est appelé : HEMATOCRITE. Or comme nous l' avons indiqué auparavant, le sang devient, à la suite de l'utilisation d'EPO, plus "épais". C'est à dire qu'il contient plus de globules rouges.
    Le seul moyen de dépister cette tricherie est donc la prise de sang. Le test consiste en une mesure de l'hématocrite, c’est à dire du rapport de la masse (ou volume) des globules rouges rapportée à la masse (ou volume) du sérum sanguin. Pour mesurer le taux d' hématocrite on utilise une "centrifugeuse".
    A titre indicatif, des expériences réalisées chez des sujets masculins jeunes et pratiquant une activité physique régulière montrent que des sujets traités à la rHuEPO (3 injections sous cutanées de 30 UI/Kg par semaine pendant 6 semaines) ont un taux d’hématocrite qui passe de 44% à 49,5%. Chez un sportif traité à la rHuEPO dans de telles conditions, puis soumis à un effort physique prolongé entraînant une forte déshydratation (Par exemple, lors d’une étape du tour de France un coureur perd jusqu’à 5 litres d’eau qui ne sont que partiellement renouvelés), l’hématocrite peut atteindre 70% !!!!
    La valeur retenue comme "acceptable" par l'UCI a été établie à partir de mesures effectuées sur 700 coureurs cyclistes de haut niveau ; elle paraît élevée puisqu’elle est voisine de 50% (il peut être tenu compte de divers éléments pour la définir plus précisément).
    Sur le plan judiciaire, si l'hématocrite d’un coureur dépasse la norme établie par l’UCI, le coureur n'est pas autorisé à prendre le départ et/ou peut être suspendu pour une durée de quelques semaines... On remarque cependant qu’elle ne concerne jusqu’à présent qu’un très faible nombre de coureurs au départ de quelques courses seulement.
    De plus les laboratoires fournissant la rHuEPO aux coureurs cyclistes ne risquent rien judiciairement, seul le coureur est pénalisé.



Les Anabolisants

    La testostérone et l'épitestostérone sont deux hormones stéroïdes naturellement présentes dans le corps de l'homme mâle dans un rapport d'environ 1:1. La production de ce type d'hormones est régulée par l'hypothalamus et l'hypophyse antérieure. Le système hormonal est équilibré entre la production (p. ex., pour l'homme, dans les testicules) et l'élimination dans le foie.
    Les anabolisants qui sont interdits dans le sport présentent, en règle générale, une très grande analogie avec la testostérone.
    L'apport d'anabolisants exogènes (c'est-à-dire qui ne sont pas produits par le corps lui-même) dérègle le métabolisme hormonal et entraîne la diminution voire la cessation de la production des hormones anabolisantes endogènes (produites naturellement par le corps). Ce phénomène peut être observé lorsque l'on établit le profil stéroïdien d'un échantillon analysé dans le cadre d'un contrôle antidopage.
    Par ailleurs, un apport exogène augmente le rapport T/E étant donné qu'en général on constatera une plus grande diminution de l'épitestostérone. Un profil stéroïdien perturbé ainsi que l'élévation du rapport T/E peuvent souvent être mis en évidence même après que l'athlète a cessé de prendre des anabolisants. Le retour à un métabolisme hormonal normal peut en effet prendre des mois.

     à gauche: urine anormale T/E > 6; à droite: urine normale T/E approx. 1

    Un rapport T/E plus élevé que 6:1 lors d'un contrôle entraîne des analyses plus poussées qui devront déterminer s'il s'agit d'un rapport naturellement plus élevé que la normale ou s'il est à mettre au compte d'une manipulation interdite. Si les résultats de ces analyses établissent qu'il s'agit d'une manipulation, l'athlète concerné a le droit de demander une contre-expertise à partir de l'échantillon B prélevé lors du contrôle. Si cette contre-expertise confirme le résultat de l'analyse de l'échantillon A, le contrôle est considéré positif


Les Amphétamines

    La méthode de dépistage s'appuie sur l'utilisation conjointe de deux méthodes : la chromatographie en phase gazeuse ( pour une analyse grossière) et la spectrométrie de masse ( pour une analyse plus fine).
    La chromatographie est basée sur la différence de solubilité d'une substance dans 2 phases non miscibles : la phase stationnaire liée au support (le filtre) et la phase mobile liée au solvant. Les substances solubles vont migrer plus vite et plus haut que celles qui sont moins solubles. Dans une chromatographie, la phase mobile, c'est-à-dire le solvant, s'élève par capillarité le long du filtre en entraînant les constituants du mélange à analyser : c'est le phénomène d'élution, le solvant est donc appelé éluant.
Le rapport frontal (noté Rf) d'un constituant, dans un éluant donné et sur un support donné, est défini par :


La chromatographie est donc une technique qui permet :
        - de vérifier qu'une substance est pure
        - d'analyser un mélange
        - de reconnaître les constituants d'un mélange par comparaison
    Dans le cadre du dopage, il est intéressant de faire une chromatographie de l'urine après l'avoir traitée. On peut ainsi savoir de quoi elle est constituée et détecter l'éventuelle présence de produit dopant en comparant le rapport frontal des produits interdits et ceux des constituants.

    Pour la spectrométrie, on utilise un spectromètre à déflexion magnétique ( voir la Photo ci-contre) Il utilise un procédé assez complexe que l'on peut résumer ainsi : des ions de charges positives sont créés à partir de l'échantillon et accélérés par un champ électrostatique. Un champ magnétique provoque une déviation de leur trajectoire dont l'amplitude est fonction de leur masse. En faisant varier lentement l'intensité du champ magnétique, on peut alors détecter et mesurer les proportions relatives de tous les constituants de l'échantillon. Le détecteur est relié à un ordinateur qui traite les données. Ce dispositif très précis intervient pour déterminer la composition souvent complexe des hydrocarbures mais il peut aussi se révéler utile pour analyser l'urine d'un sportif. En effet, en déterminant la composition, il est possible de déceler des produits dopants et vérifier s'il s'agit d'une substance produite naturellement par l'homme, et si sa proportion est réglementaire.


Les Limites

    Cependant, il existe divers moyens pour ne pas se faire prendre aux contrôles antidopage. En effet, l’efficacité des tests actuels est toute relative. Dans le cas très controversé de l' EPO, les sportifs dopés ont appris à se contrôler eux-même de façon à pouvoir éventuellement se retirer de la course avant un contrôle qui risquerait d’être positif.
    Pour masquer les effets de l’EPO certains "soigneurs" pratiquent avant les contrôles du taux d’hématocrite des saignées sur les sportifs dopés (500 ml), et leur font boire des liquides hypotoniques (afin de provoquer une relative dilution du sang). Les sujets dopés prennent aussi de l’aspirine pour faire baisser la viscosité du sang. Le plus "simple" est de pratiquer des injections intraveineuses de sérum glucosé hypotonique, de façon à abaisser artificiellement et immédiatement la concentration des globules rouges...
    On peut ainsi remarquer qu' il existe une course permanente entre ceux qui inventent de nouveaux produits ou méthodes de dopage et ceux qui sont chargés de découvrir ces produits. On peut donc légitimement penser que les controles antidopage pratiqués aujourd'hui sont déja dépassés.
    De même, les contrôles sont insuffisants et devraient être plus souvent inopinés, ce qui augmenterait certainement leur efficacité.


Quelques Chiffres

    Synthèse du dopage de 1997 à 2000

    Voici un bilan detaillé des controles antidopages en 2000...

Conclusion

    Si le dopage persiste dans le sport c'est en grande partie à cause de la faiblesse des contrôles qui sont peu nombreux et peu efficaces face aux produits masquants et aux nouvelles techniques de dopage. De plus, les procédures sont très complexes et il arrive souvent qu' un sportif convaincu de dopage puisse continuer librement la compétition pour vice de procédure (ex: Olga Yegorova : Championne du monde du 5000m à Edmonton).

Intro

Les effets

Les risques

Les controles anti-dopage

Conclusion

Divers